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dimanche 7 juin 2015

Agadir

Pendant mes différents séjours à Agadir, à force de chercher à me rendre utile comme chaque fois que je change de pays, j'ai été présentée à l'association Ard al atfal, terre des enfants.
La question qui me préoccuppe à chaque fois est celle de savoir quoi enseigner qui puisse être produit et vendu par les élèves sans dépendre de l'association et ainsi qui puisse les rendre indépendantes.
J'ai vu tellement de travaux inutiles comme ceux des broderies enseignées par les "bonnes" soeurs un peu partout, des petites broderies parfaitement inutiles mais que les expatriées achètent pour se donner bonne conscience.
Mais là, au départ je savais déjà que ce que je ferais serait utile car c'était lié à l'alphabétisation.
Pour faire du patchwork il faut savoir mesurer, dessiner des angles droits, des parallèles...et lire et  écrire bien sur.

Chaque étape d'un travail était écrit au tableau par Samira et les femmes devaient l'écrire dans leur cahier.


Je ne sais pas si vous me croirez si je vous raconte qu'une élève, une personne d'un cinquantaine d'années certainement, n'arrivait à aucun résultat correct et elle paraissait très contente quand je lui disais que ce n'était pas juste.
J'ai eu la clé du problème quand on m'a expliqué qu'elle ne voulait pas monter de classe, qu'elle ne voulait pas réussir car sinon, arrivée à la fin de son alpabétisation, elle n'aurait plus pu avoir l'autorisation maritale de sortir pour aller à l'école, donc surtout pas ailleurs non plus.
Apprendre à ne pas juger sans avoir compris le pourquoi du comment, c'est la leçon que j'ai apprise à travers toutes mes expériences.
A l'école entre femmes, on rit, on s'amuse, elles sont tellement gentilles et douces.
Elles font une tirelire commune et quand l'une d'entre elles a un problème financier jugé important par les autres, on ouvre la tirelire pour l'aider. Bravo Mesdames.

Inspirée par l'idée de faire un panneau en tissu comme celui qu'une entreprise française fournissait dans les écoles en Côte d'Ivoire,


J'ai pensé à en faire un beaucoup plus simple que voici.



Idiote Marie Claire, ces femmes ne sont pas au cours pour apprendre le français mais bien l'arabe.
 J'ai alors produit cette version


et j'ai appris que par la suite elles ont continué la production qu'elles vendaient à de petites écoles. Yesss
Je l'ai vu sur une photo du 20 mars 2015

Amalia m'avait demandé si je pouvais créer un quilt qui serait leur logo. 
Volà le résultat et je suis très fière de voir qu'aujourd'hui il est utilisé comme photo de profil de leur page FB


Elles ont produit et vendus des sacs en tissus dans lesquels on incorporait des morceaux de patchwork.




Je leur ai appris à faire de petits cadeaux de naissance. Celui-ci est tout simple mais il faut pour que ce soit joli couper et coudre sans dévier.

Avec des chutes de tissus et de la passementerie, quelques perles, on peut faire de jolis petits sacs aussi.
Elles en utilisent beaucoup pour les tenues traditionnelles, donc en récupérer à gauche ou à droite, c'est le but: créer quelque chose qui ne coûte que le travail.

Un petit exercice d'appliqué.

Puis un jour la plus jeune et la plus douée des élèves nous a apporté le couvre-lit qu'elle avait cousu pour elle, quelle satisfaction pour moi.Bravo Soumia.



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