LE MASQUE EN AFRIQUE.
En
Afrique , le « Masque » englobe quatre composantes différentes et
indissociables : non seulement l’objet en bois sculpté communément
appelé masque, mais aussi :
-
l’homme qui le porte
- le
costume rituel de cet homme
-
l’esprit ou le génie qui l’habite
- la
personnalité propre du porteur de masque qui s’y efface
complètement
Dans la
croyance africaine, le Masque est un être sacré, un génie, qui
utilise le support matériel d’un homme pour apparaître et
s’exprimer.
Le
Masque africain n’est pas un objet inerte. Les masques accrochés
dans les musées ou reproduits dans les livres d’art sont des
objets inertes, morts, tués par le collecteur, tout comme le sont
les papillons épinglés dans une boîte en verre. Dans la réalité
africaine, le Masque est vivant. Il s’intègre dans un ensemble,
avec le costume, la coiffe, des ornements divers, le bâton, des
grelots, le tout haut en couleurs porté par un homme débordant de
vie et d’énergie, qui parle, danse, réalise des prouesses
physiques étonnantes, entouré de son « interprète », de
chanteurs, de musiciens, d’accompagnateurs divers, devant une
assistance nombreuse, dans une ambiance extraordinaire de ferveur, de
mysticisme, de transe, ou de liesse. (Extrait de Masques vivants en
Côte d’Ivoire Edition SAEP)
Avec un batik de Grand Bassam, le masque qui danse.
Avec un batik de Grand Bassam, le masque qui danse.
Inspiré par un tableau de Dena Dale Crain Doorway to Africa à gauche, j'ai réalisé LA POUPEE QUI DANSE © 2004
68 X 70 cm
Cet ouvrage a commencé suite à mon
envie d’essayer de tisser mes tissus, ici j’ai utilisé un fond
en tissu commercial et des bandes de pagne.
Il a ensuite évolué vers une
recherche de dimension supplémentaire, d’où l’ajout de fils de
raphia pour faire mieux ressortir le tissage.
Dans mon étude sur les Masques, j’ai
trouvé dans le livre publié sur le Musée de Dakar, cette figurine
en raphia qui m’a beaucoup plu. J’en ai fabriqué une et je l’ai
intégrée dans ce tableau.
Les bords sont perlés avec des perles
achetées à l’artiste Saana Gateja, rwandais vivant en Ouganda,
qui peint sur écorce d’arbre battue et crée des perles de papier
mâché avec lesquelles il orne ses peintures.
A l'époque où je teignais mes tissus j'avais énormément des petits morceaux tests avec un petit papier qui y était attaché qui décrivait la méthode que j'avais essayée. Teindre c'est très amusant surtout au Rwanda où la température est printannière toute l'année, que l'on a beaucoup d'espace et que tout peut sécher au grand air. Mais les armoires se remplissent et à un moment donné il faut les utiliser. C'est le cas pour ce tableau du masque caché.
Détails
Quand les masques sortent, généralement une fois par an, les villageois ont peur car les masques connaissent tous les faits et toutes les pensées. Tous les yeux sont disséminés tout autour du masque sans que les personnes concernées n'osent montrer leurs faces.
Un travail réalisé en suivant la technique de Caryl Brian Fallert avec des bazins.
Pour une exposition en binôme à Libramont, en collaboration avec une sculptrice j'ai réalisé ce masque composé d'un patchwork de sacs en jute et d'une coiffure de masque achetée au marché d'Adjame à Abidjan en Côte d'Ivoire.
Lorsque j’ai parlé la première fois à mon ami le peintre rwandais Epaphrodite Binamungu de mon idée de commencer une série de tableaux sur les « Masques », il m’a dit : « Attention Marie Claire, respecte les, ne fais pas d’erreur qui pourrait les fâcher, étudie bien ton sujet.
J'ai du en faire car ils m'en ont fait voir de toutes les couleurs et après avoir réalisé quelques tableaux, j'ai même fini par en avoir peur.
La preuve avec ce tableau que j'ai débuté avec des masques avant de changer mon fusil d'épaule et d'utiliser des transferts d'"élégances africaines".
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